Modernisation des contrats d’assurance-vie : nouvelles perspectives d’investissement
L’assurance-vie, instrument privilégié d’épargne et de transmission de patrimoine en France, connaît une transformation significative. Cette évolution vise à diversifier les supports d’investissement et à répondre aux attentes des assurés en matière de rendement et de sécurité.
1. Introduction à la modernisation des contrats d’assurance-vie
Historiquement, les contrats d’assurance-vie étaient principalement investis en fonds en euros, offrant une sécurité du capital mais des rendements souvent faibles. Face à des taux d’intérêt bas et à une demande accrue de diversification, les assureurs ont réagi en élargissant l’univers d’investissement des contrats.
2. Les réformes législatives récentes
Le 5 juillet 2024, deux décrets (n° 2024-713 et n° 2024-714) ont été publiés pour moderniser l’univers d’investissement des contrats d’assurance-vie, de capitalisation et des plans d’épargne retraite (PER). Ces décrets permettent l’intégration de fonds investis dans des actifs non cotés, tels que le private equity, au sein des supports en unités de compte.
3. Intégration du private equity dans les contrats d’assurance-vie
À partir de l’automne 2024, les contrats d’assurance-vie et les PER en gestion pilotée allouent une partie de leurs investissements aux entreprises non cotées. Cette allocation varie selon le profil de gestion choisi par l’assuré :
- Profil prudent : 2% à 6% des investissements en actifs non cotés.
- Profil équilibré : 3% à 8%.
- Profil dynamique : 5% à 12%.
Cette évolution vise à dynamiser les rendements des contrats tout en diversifiant les sources de performance.
4. Impact sur les rendements des fonds en euros
Les fonds en euros traditionnels, garantissant le capital investi, ont vu leurs rendements diminuer ces dernières années. La modernisation des contrats permet d’intégrer des fonds nouvelle génération, offrant des rendements supérieurs grâce à une diversification accrue. Cette approche répond aux attentes des épargnants en quête de meilleures performances.
5. Réformes fiscales et perspectives de transmission
Des discussions sont en cours concernant la réforme des droits de succession applicables aux contrats d’assurance-vie. Bien que des amendements aient été proposés pour modifier le régime fiscal, notamment pour les contrats de grande envergure, ces propositions ont été rejetées en octobre 2024. Ainsi, le régime fiscal actuel reste en place, offrant des avantages significatifs pour la transmission de patrimoine via l’assurance-vie.
6. Adaptation aux profils d’investisseurs
La loi relative à l’industrie verte, entrée en vigueur le 24 octobre 2024, impose aux assureurs de proposer au moins trois profils de gestion : prudent, équilibré et dynamique. Chacun de ces profils inclut une proportion d’investissements en actifs non cotés, permettant aux assurés de choisir une stratégie alignée avec leur tolérance au risque et leurs objectifs financiers.
7. Défis et perspectives
Bien que la modernisation des contrats d’assurance-vie offre de nouvelles opportunités, elle comporte également des défis. L’intégration d’actifs non cotés, tels que le private equity, peut augmenter la volatilité et le risque des investissements. Il est donc essentiel pour les assurés de bien comprendre les caractéristiques de ces nouveaux supports et d’adapter leur stratégie d’investissement en conséquence.
La modernisation des contrats d’assurance-vie en France ouvre de nouvelles perspectives d’investissement, permettant une diversification accrue et des rendements potentiellement plus élevés. Toutefois, cette évolution nécessite une compréhension approfondie des nouveaux instruments financiers et une adaptation des stratégies d’investissement pour optimiser les avantages tout en maîtrisant les risques.